Le mardi 20 mai 2025, le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, SE Madame Yassine FALL, a effectué une visite à Ziguinchor, pour s’imprégner du Programme de Déminage humanitaire de la Casamance.
Accompagnée d’une forte délégation composée notamment de SEM. Dinkar ASTHANA, Ambassadeur de l’Inde, SEM Akeshi AKAMATSU, Ambassadeur du Japon, SEM. Jean-Marc PISANI, Ambassadeur Chef de la Délégation de l’UE, M. Michael ROSENTHAL Premier Conseiller de l’Ambassade des USA à Dakar , Mme Arlette NVONDO, Coordinatrice résidente par intérim du Système des Nations Unies et Mme Catherine PHUONG, Directrice adjointe du PNUD à Dakar, Mme le Ministre a été accueillie par l’Ambassadeur Papa Maguèye DIOP, Directeur du CNAMS, M. Mor Talla TINE, Gouverneur de Ziguinchor, et M. Iba SANE, Directeur général de l’ANRAC.
La visite a débuté par le lancement d’un projet de déminage de 39 000m2, à Bignona et à Oussouye, financé par le Fonds de Partenariat Inde-ONU pour le Développement, un mécanisme de financement concédé dans le cadre du Fonds des Nations-Unies pour la Coopération Sud-Sud, destiné à des dons non remboursables au profit de projets en droite ligne avec les Objectifs de Développement Durable (ODD). Le Directeur du CNAMS, la Directrice adjointe du PNUD et la Coordinatrice résidente ad interim du Système des Nations-Unies ont procédé, devant le Ministre et l’Ambassadeur d’Inde, à la signature du Document de Projet de ce financement.
Ensuite, le Ministre Yassine FALL a présidé à Darsalam, dans l’Arrondissement de Nyassia, une cérémonie de restitution des terres et a délivré aux Chefs de Village les certificats de mise à disposition des localités déminées dans les départements de Ziguinchor et Goudomp. Cette cérémonie symbolise une étape essentielle dans le processus de retour des populations déplacées et de développement des régions de Ziguinchor et Sédhiou.
Dans son discours, Mme Yassine FALL a salué l’engagement collectif ayant permis cette avancée significative. Elle a souligné que le déminage des zones affectées, fruit de la coopération entre l’Etat du Sénégal et ses amis à travers le monde, des partenaires techniques et financiers, permet aujourd’hui à des milliers de personnes de retrouver leurs terroirs restés longtemps inaccessibles du fait de la présence de mines.
En outre, elle a souligné qu’au-delà de la dimension sécuritaire, le déminage joue un rôle crucial pour les populations déplacées. La libération des terres représente bien plus qu’une restitution symbolique : elle conditionne le retour des familles, la reprise des cultures vivrières, la reconstruction des infrastructures sociales, et surtout, la restauration de la dignité des populations ; c’est une condition indispensable pour garantir une paix durable et un développement inclusif en Casamance.
Cependant, Mme le Ministre a rappelé les défis qui subsistent (plus de 1 281 987 de mètres carrés encore contaminés, répartis sur 75 zones dangereuses dans 36 localités) et a demandé au Centre national d’Action antimines, le CNAMS, à son Directeur, aux démineurs, à la « Capacité nationale » et à l’ensemble des acteurs de travailler plus vite et de nettoyer toutes les localités affectées. Elle a jugé que, malgré les efforts consentis et tous les moyens déployés au cours des dernières années, force est de reconnaitre que la dépollution de la Casamance est lente.
C’est ainsi qu’elle a exhorté le Directeur du CNAMS à implémenter les décisions majeures prises par la Commission nationale chargée de la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa, lors de sa session du 07 février 2025, consistant à affiner notre Stratégie de Lutte contre les Mines et à initier la révision des Normes sénégalaises antimines ; l’utilisation efficiente des ressources, l’acquisition d’équipements et de matériel de déminage et une meilleure implication de l’expertise locale sont également préconisés.
